«Nous ne trouverons pas en Suisse toute l’expertise dont nous avons besoin»
Pour vous, qu’est-ce qu’un encadrement moderne et de qualité?
Pour moi, les qualités d’une personne cadre sont les suivantes: capacité à motiver et à inspirer ses collègues, capacité à donner un sens aux missions et aux défis, capacité à laisser de la marge de manœuvre, le tout en tenant compte des besoins de notre clientèle et des autres groupes d’intérêts de l’entreprise. Actuellement, une entreprise doit avoir une grande faculté d’adaptation et pouvoir être très souple. En la matière, l’encadrement doit montrer l’exemple, exiger, mais aussi soutenir.
Plus de la moitié (69%) des CEO des plus grands employeurs suisses faisaient déjà partie de l’entreprise avant d’être nommés. Vous-même avez passé toute votre carrière chez Georg Fischer. Quel conseil donneriez-vous pour leur plan de carrière aux cadres qui vous succéderont?
Savoir prendre des décisions, mais aussi rester attentif aux nouveaux défis, saisir les opportunités de découvrir d’autres environnements culturels, l’idéal étant de faire un long séjour à l’étranger. Cela forme la personnalité et développe les compétences sociales.
La transition numérique continue de progresser. Dans les entreprises, la pression pour baisser les coûts et améliorer l’efficacité augmente. Quels profils spécifiques embauchez-vous dans votre entreprise pour répondre à cela, et à quel niveau?
Beaucoup d’entreprises recherchent des spécialistes de la numérisation et des innovations, chez GF aussi. Nous nous estimons heureux d’avoir trouvé des talents et des managers brillants. Nous les plaçons à tous les niveaux hiérarchiques. Au sein de la direction, les innovations sont essentielles au développement de l’entreprise, et ce depuis plus de 200 ans. Les processus et méthodes modernes sont utilisés et appliqués dans les domaines techniques correspondants par celles et ceux qui sortent de l’université comme par les spécialistes aguerris.
La proportion de personnes étrangères au sein des directions des entreprises suisses est de 44%. Comment évaluez-vous l’importance de l’immigration pour les entreprises suisses en général, et pour votre société en particulier?
La Suisse a l’avantage d’être depuis toujours attractive pour les personnes hautement qualifiées qui viennent de l’étranger. C’est très important. Car nous ne pourrons nous limiter à la Suisse pour trouver les connaissances et l’expertise dont nous avons besoin chez GF. Sans compter que pour une entreprise d’envergure mondiale, les connaissances et l’expérience des autres marchés et cultures sont incontournables.
Quelle importance accordez-vous à la diversité des genres au sein de votre entreprise et quelles mesures avez-vous mises en place pour augmenter la proportion de femmes dans les organes directeurs?
Quand nous embauchons, les qualifications que nous exigeons pour le poste à pourvoir sont décisives. Afin d’améliorer notre attractivité en tant qu’employeur, il y a quelque temps déjà GF a étendu le congé parental au-delà des directives légales. La souplesse des horaires de travail et la possibilité de télétravail sont d’autres éléments qui contribuent à rendre un poste attractif. Cependant, nous savons très bien que tout cela ne suffira pas. Si nous devons pourvoir un poste de direction, nous espérons toujours compter une femme parmi les candidatures sur lesquelles portera notre choix final. GF est une entreprise traditionnelle qui recense déjà depuis longtemps, au sein du conseil d’administration, une proportion de femmes supérieure à la moyenne pour une entreprise industrielle. Depuis longtemps GF favorise les échanges entre le conseil d’administration, la direction du groupe et les cadres supérieures, en vue de recenser les besoins, d’initier des changements et de promouvoir le réseautage.