«Le personnel ne quitte pas ses fonctions si la culture d’entreprise lui assure qu’il peut s’épanouir»
À l’heure de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle, de l’individualisation parmi la population active et de l’agilité, la direction évolue. Quelles sont à votre avis les grandes tendances à cet égard?
Les tâches répétitives se raréfient et les nouvelles technologies accélèrent le travail. D’une part, on observe donc une tendance à créer les conditions permettant aux travailleurs et travailleuses d’exercer leur savoirfaire et d’assumer une responsabilité. D’autre part, l’organisation fondée sur les données nous permet de poursuivre nos objectifs avec beaucoup plus de souplesse et d’en tirer les leçons plus rapidement. En tant que cadres, notre mission prioritaire reste néanmoins de mettre en place un environnement dans lequel nos collègues soient motivés et travaillent efficacement. À cette fin, la confiance est une clé de la réussite.
Les entreprises respectent aujourd’hui les seuils pour la représentation des sexes, à savoir 30% de femmes au conseil d’administration et 20% à la direction. Ce jalon étant atteint, comment le projet intergénérationnel sur la diversité des genres va-t-il maintenant évoluer d’après vous?
Dans notre entreprise, nous avons à coeur d’offrir un milieu de travail inclusif et diversifié pour que tout le monde se sente bien et déploie ses pleines capacités. La promotion des femmes aux postes dirigeants en fait partie. Nous aspirons à ce que les femmes soient représentées à l’avenir sur un pied d’égalité. Chez Galenica, la part des femmes dans le management dépasse déjà 50 % depuis plusieurs années. Le conseil d’administration en compte 43 % et l’équipe de direction, avec quatre femmes pour sept hommes, 36 %. Un ratio de 50/50 pourrait être une source d’inspiration pour la génération qui arrive actuellement dans le
monde du travail. Et comme il est prouvé que les équipes diversifiées ont de meilleurs résultats, ça ne peut qu’être bénéfique.
La part des femmes dans votre direction est déjà largement supérieure au seuil requis. Comment y êtes-vous parvenus et quels sont à présent vos objectifs?
Il est primordial d’encourager systématiquement les talents à tous les stades du développement pour les attirer dans les fonctions dirigeantes. Nous le faisons de plus en plus à travers toutes nos entreprises, dans tout le réseau Galenica. De nouvelles perspectives de carrière s’ouvrent ainsi tant pour les femmes que pour les hommes. En effet, la pénurie de personnel spécialisé ne frappe pas que les échelons hiérarchiques les plus élevés.
D’après nos enquêtes, les femmes qui ont quitté leurs fonctions de direction l’année dernière ne sont restées que trois ans à ce poste. Quelles mesures avez-vous prises dans votre entreprise pour maximiser la rétention des femmes cadres?
Le personnel ne quitte pas ses fonctions si la culture d’entreprise lui assure qu’il peut s’épanouir et exercer une activité qui a un sens. Les femmes, en particulier, sont plus sensibles à ces facteurs et leurs valeurs sont souvent plus profondément enracinées que chez leurs collègues hommes. Si on ne leur laisse pas une place suffisante dans un organe à prédominance masculine, par exemple, elles ne restent pas – en général, elles ne manquent d’ailleurs pas d’idées ou de propositions en ce sens. Nous faisons donc de gros efforts de compréhension dans notre réseau et nous investissons beaucoup dans le développement
de notre culture d’entreprise pour attirer tous les talents.
Nous avons constaté que l’âge moyen augmente constamment dans les directions. Qu’en pensez-vous?
Pour nous, l’âge est moins déterminant que la capacité de changement. L’interaction entre les générations est un aspect essentiel de la diversité dans une entreprise, au même titre que la parité. Au plus haut niveau de direction de Galenica, par exemple, les femmes ont en moyenne 43 ans et pratiquement deux générations (de 40 à 60 ans) sont représentées. Le rôle que jouent les cadres expérimentés est fondamental pour garantir que les plus jeunes générations soient prêtes pour les défis de demain.
Les entreprises suisses ont une lourde empreinte environnementale. Quelle est l’importance de la durabilité dans votre entreprise? Et en quoi les préoccupations écologiques ont-elles influencé votre stratégie ?
Aujourd’hui plus que jamais, la durabilité est un pilier de toute activité entrepreneuriale. Dans un monde en constante mutation, nous prenons la responsabilité de notre impact sur l’environnement, la société et l’économie. Chez Galenica, nous sommes convaincus que notre groupe ne peut jouir d’une prospérité durable que si nous nous montrons à la hauteur de notre responsabilité sociétale et si nous respectons et utilisons efficacement les ressources naturelles. En témoignent, outre notre promesse client, nos trois lignes directrices en matière de durabilité sur la valeur de l’entreprise, le personnel et l’utilisation efficace des ressources. Ces principes sont portés par notre direction et sont au coeur de notre culture d’entreprise.