«La durabilité est inscrite dans notre mandat de prestations légal, elle fait partie de notre identité»
À l’heure de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle, de l’individualisation parmi la population active et de l’agilité, la direction évolue. Quelles sont à votre avis les grandes tendances à cet égard?
Je distingue principalement trois sujets. Primo, l’empowerment. Donner des responsabilités aux collaborateurs et collaboratrices, favoriser leur autonomie, c’est un facteur de réussite essentiel et une condition sine qua non de l’agilité. Secundo, il faut pour cela de la confiance – l’expansion du télétravail nécessite précisément un modèle de management qui exclut le «contrôle» sur place. Et tertio, le fait d’encourager
et de solliciter le personnel en permanence. Avec la numérisation et l’intelligence artificielle, la durée de pertinence des connaissances s’est fortement raccourcie et les rôles se transforment beaucoup plus vite que par le passé. Il est donc primordial de se former et d’accepter les changements à tout âge.
Les entreprises respectent aujourd’hui les seuils pour la représentation des sexes, à savoir 30% de femmes au conseil d’administration et 20% à la direction. Ce jalon étant atteint, comment le projet intergénérationnel sur la diversité des genres va-t-il maintenant évoluer d’après vous?
On peut se réjouir que les chiffres augmentent peu à peu, mais sur la scène internationale, la Suisse reste à la traîne. J’aimerais que l’équilibre entre les genres – et plus largement, la diversité et l’inclusion – devienne une évidence.
La part des femmes dans votre direction est encore inférieure au seuil requis. Quelles mesures avez-vous prises pour y remédier?
Pour que la part des femmes à la direction augmente durablement, elle doit d’abord augmenter dans les hautes fonctions dirigeantes, pour nourrir le vivier de candidates potentielles. Je dois faire mon autocritique à ce sujet: même si nous progressons, nous n’avons pas encore atteint le résultat souhaité. C’est pourquoi nous nous sommes fixé des objectifs concrets pour l’équilibre des genres à la direction. D’ici à 2026, nous nous engageons à arriver à une part de femmes de 20% au deuxième niveau de direction et 30% au troisième niveau. Et parmi la relève, nous voulons former autant de femmes que d’hommes.
D’après nos enquêtes, les femmes qui ont quitté leurs fonctions de direction l’année dernière ne sont restées que trois ans à ce poste. Quelles mesures avez-vous prises dans votre entreprise pour maximiser la rétention des femmes cadres?
Dans l’ensemble, la fluctuation est heureusement minime, tant chez nos collaboratrices que nos collaborateurs et à tous les niveaux de direction. Le taux de rétention est même particulièrement élevé parmi les femmes occupant de hautes fonctions dirigeantes. Nous le devons principalement à une bonne ambiance de travail et au respect prévalant dans les relations mutuelles, quel que soit l’échelon hiérarchique. En complément, nous offrons des conditions de travail favorables aux familles, un programme de mentorat, des séminaires, des affiliations et des occasions de rencontre.
Nous avons un réseau interne de femmes, qui a pour slogan «Inspirer, discuter, progresser» et une adhésion Gold auprès de l’organisation Advance – Gender Equality in Business. Nous soutenons en outre activement Fondsfrauen.
Nous avons constaté que l’âge moyen augmente constamment dans les directions. Qu’en pensez-vous?
Je ne peux pas m’exprimer pour d’autres directions. À la Banque cantonale de Zurich, en revanche, notre direction s’est en moyenne rajeunie ces dernières années, dans le droit fil de notre stratégie de planification des successions à long terme.
Les entreprises suisses ont une lourde empreinte environnementale. Quelle est l’importance de la durabilité dans votre entreprise? Et en quoi les préoccupations écologiques ont-elles influencé votre stratégie?
La durabilité est inscrite dans notre mandat de prestations légal, elle fait partie de notre identité. Ses principes sont intégrés dans notre stratégie et dans toutes nos activités. Nous avons décidé de contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Dans nos opérations bancaires propres, nous visons même zéro émission nette pour 2030 au plus tard. Nous créons des produits et services qui aident notre clientèle à améliorer la durabilité de ses activités commerciales.